Découvert après-guerre, le régime crétois intéresse toujours les scientifiques qui explorent ses effets protecteurs contre les maladies chroniques. Panorama des expériences passées et présentes, à la croisée du labo et de la cuisine.
Un comble ! Gagnée par les mauvaises habitudes alimentaires occidentales, la Crète, considérée comme l’un des berceaux du régime méditerranéen, affiche aujourd’hui des taux d’obésité alarmants, notamment chez les enfants. C’est pourtant sur cette île, et dans le reste du bassin méditerranéen, que le médecin américain Ancel Keys a découvert après-guerre le mode d’alimentation rêvé pour se prémunir contre les maladies cardio-vasculaires qui ravageaient son pays. Fruits, légumes, poissons, céréales complètes, légumineuses, huile d’olive, peu de viande et zéro sucre… : un régime ancestral et frugal, fondé sur les produits locaux et motivé par la grande pauvreté qui régnait alors en Europe du Sud. Ses bienfaits pour le cœur sont attestés depuis les années 2000, grâce à la vaste étude espagnole Predimed. D’autres chercheurs ont démontré son effet protecteur contre le cancer. Il pourrait aussi limiter les risques de démence.